Les producteurs et distributeurs phonographiques de l’UPFI et de la SPPF se félicitent de l’annonce, par la ministre de la Culture, Mme Rima Abdul-Malak, de la création d’un groupe d’experts des industries culturelles au sein du futur Conseil stratégique pour l’intelligence artificielle.
Elles saluent notamment la nomination d’Alexandra Bensamoun, autrice avec Joëlle Farchy du premier rapport de référence sur la culture et l’IA.
La technologie a toujours joué un rôle important dans l’expression artistique, entre autres parce qu’elle assiste la création, favorise la diffusion de la musique et rapproche les artistes de leurs publics. À ce titre, l’IA incarne de nouvelles opportunités en faveur de la découvrabilité et comme accélérateur des carrières artistiques et de la transformation des modèles économiques.
Mais l’IA amplifie également les phénomènes de fraude et favorise la prolifération, sur les plateformes de streaming et les réseaux sociaux, de contenus musicaux illicites (versions accélérées ou ralenties non autorisées, deep fakes de voix, mashups sauvages de plusieurs titres, etc.), qui parasitent l’image des artistes, détournent le revenu qu’ils devraient légitimement percevoir et concurrencent la notoriété des œuvres d’origine.
L’UPFI et la SPPF avaient alerté le ministère de la Culture à ce sujet et se réjouissent qu’une concertation se mette en place. Elles se tiennent à la disposition du groupe d’experts pour formuler des pistes d’action concrètes et efficaces.
Il est en effet urgent d’évaluer la pertinence du cadre juridique existant au regard de cette problématique et, si besoin, de l’adapter afin que l’IA puisse se déployer dans le respect de la législation sur la propriété intellectuelle. Il est également indispensable, en vertu d’une saine transparence, d’imposer à tout organisme développant des modèles d’IA de produire en amont une liste exhaustive des œuvres devant servir à leur entraînement et de prévoir un mécanisme approprié de rémunération des ayants droit.